Je sais les inquiétudes qu'il suscite, mais je n'ai pas d'informations particulières en la matière parce que M. Michel Barnier négocie actuellement de manière globale les conditions de sortie du Royaume-Uni. Nous sommes un « pack » de vingt-sept pays ; nous négocions ensemble et nous voulons d'abord savoir si le Royaume-Uni s'acquittera de ce qu'il doit à l'Union. Si nous parvenons à un accord sur ce point, une fois actées les conditions de sortie de l'Union, nous pourrons discuter filière par filière. Nous en serons à la troisième réunion de négociation entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, qui a été repoussée : tant que nous ne disposons pas de certitudes sur cette question préalable, nous ne pourrons guère avancer sur les autres sujets. Quoi qu'il en soit, il serait dangereux de chercher à engager des négociations bilatérales avec le Royaume-Uni sur la pêche : le fait de nous présenter groupés constitue aujourd'hui une véritable force pour notre pays.
S'agissant de la compétitivité et de la stratégie de la filière pêche, les cours du poisson se maintiennent et le prix du gazole reste bas. Reste que la filière rencontre des difficultés structurelles, auxquelles s'ajoutent de nouveaux problèmes comme les conflits d'usage ou le renouvellement de la flotte. La compétitivité de la filière repose sur le mareyage, maillon indispensable pour la valorisation de produits de plus en plus demandés. Les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) de ce secteur sont créatrices d'emploi et de valeur. Toutefois, les mareyeurs sont aujourd'hui confrontés à une difficulté puisqu'ils doivent importer leurs matières premières. Des problèmes se posent également pour l'aquaculture, notamment du fait de conflits d'usage sur l'espace littoral, et de la pression d'un certain nombre d'associations qui luttent pour l'adoption de bonnes pratiques. Nous devons travailler au développement de cette filière, mais nous avons besoin d'un peu de temps compte tenu de l'enchevêtrement des facteurs.
Enfin, Monsieur Sébastien Jumel, puisque vous m'y invitez, je me rendrai avec plaisir sur le joli port de pêche de Dieppe : c'est bien la place du ministre chargé de la pêche !