La méthode que vous avez choisie, celle d'une loi de programmation, est la bonne : je l'avais appelée de mes voeux en déposant en 2017 une proposition de loi allant en ce sens. Toutefois, ce texte associait l'intérieur à la justice, parce que la justice est le maillon faible de la chaîne sécuritaire, qui conduit à la dégradation des conditions de sécurité dans notre pays. Il faut, madame la garde des sceaux, une ambition beaucoup plus forte pour apporter des réponses crédibles à la situation actuelle.
Or vous nous promettez une augmentation potentielle, théorique ou virtuelle de 23,5 % du budget de la justice, dont l'inflation, d'ici à 2022, effacera presque les deux tiers : une augmentation de 1,3 milliard en 2022 ne sera pas à la hauteur de la situation, qui est aujourd'hui particulièrement grave, voire catastrophique.
C'est pourquoi nous plaidons pour une ambition bien plus forte : telle est la raison pour laquelle l'amendement propose une augmentation de 50 % du budget de la justice sur la période 2018-2022.