Je ne voudrais pas que ce débat ait lieu sans que nous nous interrogions sur les centres éducatifs fermés. C'est vrai que l'objectif du Gouvernement n'est pas d'aller vers le tout-carcéral – en tout cas ce n'est pas ce que j'en ai compris.
Cela dit, sur le terrain, j'ai pu constater des dysfonctionnements majeurs dans certains centres éducatifs fermés ; je ne veux pas généraliser mais j'en ai vu. Dans un centre éducatif fermé que j'ai visité dernièrement, les vingt-sept équivalents temps plein, qui encadrent huit jeunes, sont convenus que 50 % d'entre eux allaient vers l'emprisonnement pour mineurs. C'est donc un vrai sujet, me semble-t-il.
Les magistrats ont sans doute besoin de ces vingt centres, dont acte. Mais, de grâce, avant de s'engager, qu'on effectue une évaluation fine des mesures prises dans ces centres. J'espère qu'aucun appel d'offres n'a d'ores et déjà été lancé pour construire les lieux, parce qu'on sait aussi que l'architecture conditionne les mesures éducatives. Je pense que cette demande d'une évaluation précise n'a rien de déraisonnable.