Nous parlons ici d'une disposition essentielle et lourde de sens, puisqu'elle restaure certains droits fondamentaux des personnes protégées, à savoir le droit de s'unir et le droit de se désunir : je veux parler du mariage, du pacs ou du divorce. Il y va donc de la dignité de ces personnes, qui n'ont pas à demander, non plus que nous, une autorisation préalable du juge pour accomplir ces actes.
En commission, nous avons eu des débats riches et mesurés sur ce sujet. Nous mesurions tous l'importance des dispositions proposées, tout en gardant à l'esprit la nécessité de préserver les intérêts des majeurs protégés. Le renversement du paradigme induit par la suppression de l'autorisation préalable s'accompagne donc d'un droit d'opposition du tuteur, notamment en ce qui concerne le régime matrimonial, au cas où le mariage comporte un risque à cet égard.
Je n'ai pas du tout envie, mon cher collègue, d'émettre un avis défavorable sur votre amendement, car l'article 8 bis, à mon sens, devrait recueillir l'unanimité sur nos bancs. Il représente en effet une avancée pour les droits fondamentaux de tous.
Je vous suggère donc le retrait ; à défaut, j'aurais le grand regret d'émettre un avis défavorable.