Madame la garde des sceaux, madame la rapporteure, depuis tout à l'heure, j'observe vos tentatives de banaliser la portée des dispositions que vous proposez à la représentation nationale, mais cela ne sert à rien, car nous avons parfaitement compris la cohérence de votre démarche. Si l'examen de chacun de ces articles est pour nous l'occasion de vous rappeler la nécessité d'une justice humaine, c'est parce qu'ils sont autant d'étages d'une fusée destinée à dématérialiser le plus possible la justice au risque de l'éloigner du justiciable.
Quant à la manoeuvre consistant à vous offusquer de chacune de nos interventions, à répéter qu'au fond, vous ne faites que du réglage et que tout cela relève du bon sens, nous n'y croyons pas une seule seconde. Il ne s'agit ni de bon sens, ni de bonne administration de la justice – pour reprendre l'expression creuse que vous avez employée madame la garde des Sceaux – , mais simplement d'une bonne administration de la pénurie, rien de plus !