Mon intervention s'inscrira dans le sens de celles qui ont précédé. Nous avons, en effet, commencé à avoir ce débat lors de la présentation et de l'examen de la proposition de loi de M. Latombe, et les arguments sont toujours les mêmes.
Vous vous appuyez sur la distinction entre la garde et la domiciliation, mais on pourrait objecter à cela que, pour parvenir à l'égalité et à la coparentalité, un travail de formation et d'éducation doit être réalisé en amont et que beaucoup de choses restent à faire. La question de la domiciliation entraîne celle de la garde et, surtout, ne prend pas en compte – il importe de le redire – la situation économique et les inégalités qui existent aujourd'hui. En outre, les situations très difficiles dont il est ici question sont une petite minorité ; elles sont gérées par l'office des juges et font l'objet de discussions et de décisions consensuelles.
Je ne sais pas si nous aurons l'occasion d'en discuter à nouveau, mais notre position reste la même : il faut se donner les moyens d'une coparentalité, notamment en donnant aux femmes les moyens économiques d'assurer la garde lorsqu'elles l'ont et, culturellement, en donnant aux pères leur responsabilité dans l'éducation des enfants. Cela ne passe certainement pas par l'automaticité, qui fait fi des inégalités et des violences. L'intention est peut-être louable, mais elle se traduit par des résultats très graves et problématiques. Voilà pourquoi nous sommes opposés à cet amendement.