J'en étais au septième chantier de la justice. Mme la ministre, vous avez vanté les mérites de cette méthode, de cette large concertation, nécessaire, indispensable, qui permettrait d'asseoir autour de la table tous les acteurs concernés, qui donnerait de la légitimité aux rapports issus de ces chantiers, qui vous donnerait la légitimité de proposer des articles sur le fond, dans le cadre de ce projet de loi. Et finalement, rien de tout cela dans le domaine de la justice des mineurs. C'est étrange.
Les syndicats de la protection judiciaire de la jeunesse, que j'ai reçus il y a quelques semaines, m'avaient interrogé au sujet d'une éventuelle réforme qui se tramerait en coulisse. Je leur avait répondu n'en rien savoir, la seule mesure proposée étant la construction de vingt centres éducatifs fermés. Soit les syndicalistes étaient mieux informés que moi, soit quelque chose m'échappe dans le fonctionnement du Parlement, même si nous commençons à avoir l'habitude d'être les derniers au courant de tout, y compris de ce qui nous concerne au premier chef, faire la loi.
Vous dites que ce n'est pas un passage en force. Si, cela en est un. Votre amendement arrive comme un cheveu sur la soupe. Si vous nous aviez expliqué votre méthode il y a trois semaines, j'aurais pu comprendre, à l'extrême limite, mais ce n'est pas le cas. Quelle mouche vous a piquée, madame la ministre ?