Mme Le Pen a partiellement tort. Le budget de la justice augmente, mais c'est pour satisfaire une partie de ses propres souhaits : construire des places de prison, ce qui m'embête – mais nous en débattrons, je l'espère, un peu plus tard.
C'est le Black Friday ! On fait des économies ! C'est aujourd'hui, on y va ! Il faut faire des économies, mais pas sur les prisons, nous l'avons bien compris ! Il faut donc chercher à tout prix à éloigner le justiciable du juge, en l'occurrence par la visioconférence.
Je m'associe à ce qui a été dit tout à l'heure : vous commencez par réviser le droit qui s'applique aux étrangers, puis vous généralisez les mesures. S'agissant par exemple des techniques spéciales d'enquête, on a commencé par le terrorisme et la criminalité organisée, puis on finit par une extension à tous et à tout. La logique est toujours la même : aller plus vite, faire des économies, et tout cela finit par affaiblir les garanties du justiciable.
Oui, je crois en une certaine forme de théorie des apparences. Je crois en l'incarnation physique de la justice. J'en veux pour preuve les propos d'un ami qui, voilà deux semaines, a eu l'occasion et la chance d'être juré. Il m'a dit que la présence de l'accusé derrière un box de verre a tout changé, qu'il avait l'impression que l'individu était en quelque sorte plus coupable que celui qui n'y était pas. Je précise que cet ami ne lit pas mes communiqués sur les box de verre, qu'il ne milite pas à La France insoumise – vous devriez le connaître ! Cela prouve bien que les apparences, la manière dont les choses s'incarnent modifient la perception des uns et des autres.
Je suis donc défavorable à cette extension extravagante de la visioconférence.