Intervention de Olivier Véran

Réunion du mercredi 21 novembre 2018 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Véran, rapporteur général :

Pour bien cerner le sujet, prenons l'exemple d'un indicateur précis : le risque que court un malade opéré à qui l'on a posé une prothèse de hanche – ce qui arrive à des milliers de personnes chaque jour – de présenter une phlébite ou une thrombose liée à un caillot formé dans la veine et pouvant conduire à des complications graves comme une embolie pulmonaire, par exemple. Le taux de thrombose veineuse à l'issue d'une intervention chirurgicale est un indicateur factuel et incontestable qu'il est facile de mesurer et qui permet d'établir une comparaison entre établissements.

Lorsqu'un établissement s'illustre par un taux très important de phlébite et de complications post-opératoires pouvant être évitées par un nursing de qualité – pose de bas de contention, prescription d'une héparine non fractionnée ou d'une héparine de bas poids moléculaire, mesure de lever précoce ou encore traitement de kinésithérapie – et qu'il y demeure élevé par rapport à tous les autres établissements, il faut l'alerter sur ses mauvais résultats obtenus la première année. Si rien n'a changé l'année suivante, il faut conseiller à l'établissement de revoir ses process et d'améliorer la prise en charge des patients compte tenu du taux élevé de phlébite et des complications dont souffrent les patients. La troisième année, statu quo : le directeur général de l'agence régionale de santé, constatant que les alertes et les mesures d'accompagnement prises depuis trois ans ne portent pas leurs fruits, a la possibilité d'interrompre au moins partiellement le financement à la qualité.

C'est une mesure difficilement critiquable. Les patients qui subissent les complications post-opératoires ne connaissent pas a priori le risque de phlébite que présente chaque établissement par rapport au voisin ; il me semble nécessaire qu'ils le sachent. La transparence est normale. De même, les équipes doivent connaître cet indicateur pour s'améliorer ; c'est la base. En cas de volonté manifeste de ne pas améliorer la situation, il n'est pas acceptable de continuer d'offrir des soins de mauvaise qualité aux patients.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.