Intervention de Christelle Dubos

Séance en hémicycle du mardi 27 novembre 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Prolifération de la pyrale du buis

Christelle Dubos, secrétaire d'état auprès de la ministre des solidarités et de la santé :

Madame la députée, votre question porte sur la prolifération de la pyrale du buis, papillon natif des régions subtropicales humides d'Asie. Défoliateur des buis, il est désormais massivement présent sur le territoire européen.

Omniprésente dans le sud et le centre de l'Hexagone, la pyrale du buis a progressé vers le nord et atteint de nouveaux départements. Les chenilles ont provoqué dans les zones infestées d'importants dégâts, allant parfois jusqu'à la mort des buis défoliés.

À l'heure actuelle, les moyens de lutte disponibles sont limités. Dans les parcs et les jardins, les méthodes de régulation des populations qui existent ne permettent pas une éradication. Dans les zones forestières, une lutte par traitement chimique n'est pas envisageable, pour des raisons aussi bien techniques qu'économiques et environnementales.

La pyrale du buis est disséminée sur tout le territoire européen. Au niveau international, elle a été retirée des listes d'alerte de l'office européen pour la protection des plantes en 2011, en raison de son ample dissémination. Au niveau national, elle est classée comme danger sanitaire de troisième catégorie, en raison de sa large dispersion, qui obstrue toute perspective d'éradication.

La surveillance sanitaire du territoire a été adaptée. Ainsi, le département de la santé des forêts du ministère de l'agriculture et de l'alimentation mène un suivi continu des zones défoliées par la pyrale du buis. Par ailleurs, l'Institut national de l'information géographique et forestière – IGN – a été chargé par le ministère de qualifier le niveau de dégâts lors de sa prochaine campagne d'inventaire forestier. Enfin, la pyrale du buis fait l'objet d'une surveillance dans le cadre du réseau national d'épidémiosurveillance.

Dans ce contexte, le ministère de l'agriculture et de l'alimentation soutient le développement de nouveaux moyens de lutte. Il a demandé à l'Institut national de la recherche agronomique – INRA – de tester l'efficacité de plusieurs modes de lutte biologique, fondés notamment sur la recherche de parasites naturels des oeufs de pyrale.

En outre, la mise sur le marché d'un nouveau produit de lutte contre la pyrale du buis, à base de phéromones sexuelles, a été autorisée de façon dérogatoire. Enfin, des recherches sont en cours, notamment sur les conséquences des attaques, les risques naturels, le risque d'incendie, l'érosion des sols et les chutes en bloc de parois en montagne.

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