Intervention de Julien Borowczyk

Séance en hémicycle du mardi 27 novembre 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Pisciculture dans les étangs de la loire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Borowczyk :

Je souhaite alerter M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la situation des pisciculteurs des étangs du département de la Loire, et plus généralement de France. J'associe à ma question Danielle Brulebois, députée du Jura.

La pêche en étang est une activité historique dont les origines remontent au XIIIe siècle. La pêche de loisir compte plus d'1,5 million de licenciés dans notre pays. La pêche commerciale réalisée dans les étangs était une activité économique majeure il y a quelques dizaines d'années encore.

Pour en revenir à ma circonscription, le Forez compte 300 étangs, qui occupent une surface totale de 1 500 hectares. Ils font partie du patrimoine culturel du département, et sont le lieu d'une activité économique non négligeable. Ils participent également à la régulation des débits des rivières et constituent des réservoirs d'eau. Ce patrimoine est commun avec d'autres régions, telles que la Sologne, la Brenne et la Dombes.

Depuis plusieurs années, le rendement des étangs du Forez est en forte baisse. En vingt ans, la production s'est effondrée, passant de 400 à 100 kilos de poissons à l'hectare. Toutes les régions piscicoles sont confrontées au même désastre. En raison de cette évolution, les propriétaires d'étangs abandonnent progressivement cette activité. Dans le Forez, 300 étangs ont déjà disparu, et avec eux une biodiversité unique. De nombreux propriétaires, désemparés, songent à combler leurs étangs, ce qui aurait des conséquences néfastes sur le milieu naturel.

Pour l'essentiel, cette baisse de productivité est imputable à la prolifération des espèces piscivores, notamment celle du grand cormoran, lequel est le premier responsable de cette situation. En France, il prélève en moyenne 30 000 tonnes de poissons par an. Il peut capturer des poissons pesant jusqu'à 1,5 kilo et inflige aux plus gros des blessures nuisant à leur développement.

Autrefois migrateur, il est dorénavant sédentaire dans le Forez et dans d'autres régions, les étangs lui procurant un garde-manger tout au long de l'année. Cette situation met en péril la filière piscicole dans le Forez, ainsi que dans les autres régions piscicoles.

J'aimerais donc connaître les dispositions que le Gouvernement compte prendre en vue de préserver ce patrimoine, qui fait la particularité du Forez et de plusieurs autres régions françaises, ainsi que les mesures qu'il envisage de mettre en oeuvre afin de lutter contre la prolifération des espèces piscivores sur le territoire national.

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