Monsieur le député, permettez-moi de répondre plus particulièrement sur la stratégie de lutte contre la pauvreté.
La pauvreté est un combat : un combat sur le marché du travail, bien sûr, mais aussi pour accéder à un logement décent et à une alimentation de qualité, et pour rester en bonne santé. Notre stratégie, construite avec l'ensemble des acteurs, consiste à lutter contre le déterminisme qui décide des trajectoires de vie dès l'enfance, détruisant très tôt les talents et les ambitions d'un nombre considérable de nos concitoyens. Au total, 8,5 milliards d'euros seront investis sur quatre ans.
Vous m'interrogez sur la mise en oeuvre concrète du plan de lutte contre la pauvreté. La stratégie dont elle relève émane d'une large concertation de terrain et son application requiert une gouvernance nouvelle, pilotée et portée par l'ensemble des acteurs, à partir des territoires – car c'est bien sur le terrain que ce combat doit être mené.
L'État organisera à l'échelon régional le pilotage par les acteurs, associations et collectivités, mais aussi usagers. Des animateurs qui pourront être des associations ou des collectivités seront désignés afin de faire avancer le travail collectif sur les différentes thématiques de cette stratégie.
En ce qui concerne les mesures relevant de la compétence des départements, chefs de file en matière d'action sociale, la stratégie prévoit une contractualisation ambitieuse avec les conseils départementaux. Les travaux de contractualisation ont déjà été engagés avec les « territoires démonstrateurs ». La stratégie sera déployée ensuite dans l'ensemble des départements, avant la fin du premier semestre 2019. Cette contractualisation s'appuie sur 135 millions d'euros de crédits, dont 50 millions d'euros de fonds d'appui aux politiques d'insertion pour l'année 2019. Ces crédits atteindront au moins 210 millions en 2022.
Cette contractualisation porte sur un socle de thématiques et d'actions dans les domaines de l'aide sociale à l'enfance, de l'insertion, des droits fondamentaux des enfants et du travail social, ainsi que sur un second socle laissé à l'initiative des départements. Ceux-ci pourront en effet proposer des actions en lien avec les ambitions de la stratégie, par exemple en matière de prévention spécialisée ou de protection maternelle et infantile. L'État apportera son soutien à ces actions.
Enfin, sachez que je travaille particulièrement sur l'accès aux soins des personnes les plus vulnérables, en lien avec le plan « Ma santé 2022 ».