Madame la ministre, j'attire votre attention sur les centres de consultations et de soins urgents – CCSU. Le système de santé est aujourd'hui confronté aux défis du XXIe siècle et, pour être plus performant, doit s'ouvrir aux nouveautés technologiques et aux innovations sanitaires mais aussi adapter son organisation. Il en va de la santé de l'ensemble des Français.
L'Essonne est devenue le laboratoire de la santé de demain telle que voulue par le Président de la République. Pour répondre à cet enjeu majeur, le Groupement hospitalier Nord-Essonne a fusionné au 1er janvier 2018 toutes les activités hospitalières des sites de Longjumeau, d'Orsay et de Juvisy-sur-Orge en un complexe unique situé sur le plateau de Saclay. Ce vaste complexe hospitalier s'est constitué le 1er juillet 2016 en groupement hospitalier de territoire – GHT. La concentration sur un site unique placé au coeur d'une zone d'innovations biomédicales et numériques à l'horizon 2024 permettra la constitution d'un hôpital précurseur.
Les Essonniens ont conscience que ce centre de santé de pointe est destiné à devenir un fleuron européen de la technicité et de l'innovation. Cette réorganisation majeure de l'offre de soins en Essonne amène également à repenser le rapport du patient au parcours de soins qui lui est proposé. À Longjumeau, le centre hospitalier est épaulé depuis décembre 2017 par un centre de consultations et de soins urgents. Ce CCSU, ouvert de huit heures à vingt-deux heures et doté d'un plateau technique géré par du personnel hospitalier, est encore en phase d'expérimentation, mais il a déjà accueilli près de 10 000 patients et donne des résultats prometteurs, notamment sur la question cruciale de la répartition des passages aux urgences selon que le cas est vital ou non.
Si le CCSU maintient une offre de soins importante parallèlement à la réorganisation du Groupe Hospitalier Nord Essonne – GHNE – , il n'a pas pour autant vocation à remplacer le centre hospitalier de Longjumeau ni à être un hôpital ambulatoire. Dépourvue de lits, cette structure n'est pas, en effet, un hôpital puisque les opérations lourdes, les accouchements ou les urgences vitales ne peuvent y être traités. En revanche, elle ouvre des perspectives de coordination plus étroite avec la médecine de ville, bénéficie de la présence d'un service mobile d'urgence et de réanimation – SMUR – et propose également un schéma de prise en charge des patients différent de celui d'un hôpital et plus adapté aux réalités médicales actuelles.
Pour assurer une bonne couverture du territoire du GHNE, d'autres CCSU doivent ouvrir leurs portes, à Juvisy-sur-Orge et à Sainte-Geneviève-des-Bois. Ce modèle est appelé à se développer en complément des maisons de garde, des maisons de santé et des futures communautés professionnelles territoriales de santé.
Madame la ministre, pouvez-vous préciser comment vous envisagez le développement de ces modèles qui constituent une alternative au « tout hôpital », en étant plus souples mais aussi mieux adaptés aux milieux périurbains et ruraux, et qui permettent le maintien de soins de proximité ?