Intervention de Robin Reda

Séance en hémicycle du mardi 27 novembre 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Hôpital de juvisy-sur-orge

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda :

Madame la secrétaire d'État, je serai plus nuancé sur cette question des hôpitaux de proximité dans le Nord Essonne. Vous n'êtes pas sans savoir que l'Île-de-France est le premier désert médical français : une commune sur deux hors Paris n'a pas de médecin généraliste, et 4 millions de Franciliens n'arrivent pas à trouver de médecin traitant.

Dans l'Essonne, 43 % des communes sont classées « zone d'intervention prioritaire » au titre de l'offre de soins par l'Agence régionale de santé – ARS. Ce chiffre illustre l'ampleur de la désertification médicale, y compris dans des milieux urbains et périurbains proches de la capitale. Plusieurs communes de ma circonscription – Juvisy-sur-Orge, Athis-Mons, Savigny-sur-Orge – sont dans cette zone géographique prioritaire, quand d'autres se situent en zone de veille.

Depuis plusieurs années, le comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins – COPERMO – étudie un projet de fusion des hôpitaux du Nord Essonne, par la création d'un établissement de santé unique sur le site du plateau de Saclay, à horizon 2024, et avec des financements encore pour partie incertains. Au mépris de la réalité du désert médical pourtant reconnue par l'ARS elle-même, ce projet prévoit la fermeture des sites hospitaliers de Longjumeau, Orsay et Juvisy-sur-Orge dès 2021.

Après de nombreuses années de sous-investissement, les hôpitaux de Juvisy, de Longjumeau, d'Orsay souffrent d'une vétusté évidente. Malgré cela, les urgences de Juvisy par exemple enregistrent 30 000 passages chaque année, chiffre en constante augmentation du fait de la croissance démographique de ce secteur. La fréquentation du seul service d'urgence fait de l'hôpital de Juvisy le centre névralgique de notre offre locale de santé : proche de la gare RER, qui voit passer 70 000 voyageurs par jour, et de l'aéroport d'Orly, c'est un équipement de premier recours absolument incontournable.

Le Gouvernement appelle de ses voeux l'ouverture d'un hôpital du futur sur le plateau de Saclay, et c'est probablement une bonne nouvelle pour le département de l'Essonne. Mais cette modernité ne sera réservée qu'à quelques-uns : depuis Juvisy, il faut parfois près d'une heure pour rejoindre le plateau de Saclay.

C'est pourquoi il est de mon devoir de parlementaire, soutenu par tous les maires de ma circonscription et par de nombreux élus du Nord Essonne, de vous rappeler le risque grave que présenterait la mise à l'arrêt total de l'hôpital de Juvisy pour la santé des habitants. Je dénonce aussi le chantage – il n'y a pas d'autre terme – dont sont victimes les élus de Juvisy, sommés de livrer l'ancien site hospitalier aux promoteurs afin de financer un nouvel hôpital sur le plateau de Saclay où les habitants de leur bassin de vie n'iront jamais.

Je refuse que les habitants de ma ville demeurent les otages de décisions comptables, arbitraires et déconnectées des réalités quotidiennes. Il est urgent de retrouver le chemin du dialogue, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui avec l'ARS et la direction de l'hôpital.

Mme la ministre de la santé déclarait au mois d'août dernier sur France Info qu'il n'y aurait aucune fermeture d'hôpital de proximité. Pouvez-vous, madame la secrétaire d'État, expliciter cette affirmation ? S'il n'y a pas de « mythe autour des fermetures des services d'urgences », comme l'affirmait la ministre, pouvez-vous nous confirmer aujourd'hui l'engagement du Gouvernement à maintenir durablement un hôpital à Juvisy-sur-Orge ?

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