Intervention de Marietta Karamanli

Séance en hémicycle du mardi 27 novembre 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Agence pour la formation professionnelle des adultes du mans

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

J'appelle l'attention de Mme la ministre du travail sur la situation de l'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes – AFPA – , et plus particulièrement de son centre du Mans.

Cet établissement public ayant des missions de service public forme chaque année au plan national 85 000 demandeurs d'emploi, avec un taux d'insertion dans l'emploi évalué à près de 70 %. Ce point fort fait consensus et a d'ailleurs été mis en évidence par des rapports et expertises.

La réorganisation annoncée par la direction nationale consiste à supprimer des postes. De l'avis de l'ensemble des organisations syndicales et représentatives des salariés, cette décision ne vient à l'appui d'aucune stratégie d'ensemble.

L'Agence emploie aujourd'hui près de 6 300 salariés en CDI. Elle entend supprimer au plan national près du quart des postes de ses collaborateurs, soit 1 541. Elle a annoncé la fermeture de trente-huit sites, treize centres principaux et vingt-cinq centres associés, actant de fait la disparition de l'AFPA dans certains départements comme la Sarthe : trente-deux postes sur quarante et un seraient supprimés, soit plus des trois quarts.

Le centre du Mans dispense en 2018 trente et une formations et dispose de compétences professionnelles ainsi que d'un plateau technique. Certes, la baisse des commandes de la région Pays de la Loire, de près de 80 % en sept ans, a considérablement fragilisé son modèle économique, mais, au moment où l'État réaffirme son attachement à une formation professionnelle ouverte à tous, y compris à ceux qui sont le plus éloignés de l'emploi, et en fait un vecteur d'insertion pour tous, il est paradoxal qu'on puisse se satisfaire de la disparition d'un acteur important qui oeuvre dans des secteurs porteurs d'emplois qualifiés comme la logistique, le bâtiment, l'industrie, et qui dispose sur place d'un réseau d'entreprises partenaires.

Si le modèle économique doit évoluer, le site du Mans représente un atout tant par son expérience que par ses installations et son patrimoine. Le comble serait de vendre, pour équilibrer le passé, un site dont le potentiel peut être valorisé, sans se préoccuper de l'opportunité que ce site constitue pour l'avenir.

L'État a la responsabilité de faire vivre un investissement humain et technique. Je souhaite donc connaître les intentions du Gouvernement quant à la préservation d'un outil pertinent et pouvant répondre aux besoins de tous dans des secteurs variés, ce qui est le cas du centre du Mans.

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