Madame la députée, l'AFPA s'est effectivement engagée depuis un mois dans un projet de plan de réorganisation, soumis à la consultation des représentants du personnel. Par respect du dialogue social en cours, tant au Mans que dans les autres sites concernés, je ne vous répondrai pas sur la situation de tel ou tel centre, mais sur le sens de cette réorganisation, car c'est bien de cela qu'il est question.
Vous l'avez dit : la part de l'AFPA dans les marchés régionaux de la formation professionnelle s'est effondrée. C'est particulièrement vrai dans les Pays de la Loire où, depuis 2012, l'Agence a vu son chiffre d'affaires avec la région chuter de près de 82 %.
Si les salariés de ces centres de formation n'en sont pas responsables, c'est malgré tout un triste record, alors que le marché de la formation a renoué avec la croissance. L'AFPA n'a pas pu ou pas su en profiter faute d'avoir eu à l'époque, disons-le, des dirigeants responsables et prévoyants, ce qui aurait permis une réorganisation.
La stratégie d'ensemble qui est en jeu est donc celle d'un organisme historique du service public de l'emploi qui doit réinventer son modèle et son type d'organisation. Le statu quo est impensable, avec 723 millions d'euros de pertes cumulées depuis 2012 et une perspective de perte d'exploitation de plus de 70 millions pour cette année.
Pour autant, l'AFPA continuera à être présente – c'est bien l'objectif de ces réorganisations – sur l'ensemble du territoire national, notamment au profit des personnes les plus éloignées de l'emploi. Mais, elle doit préalablement adapter son offre aux nouveaux besoins des actifs, des entreprises et des territoires.
Comme vous l'avez souligné, la responsabilité de l'État est bien d'être aux côtés de l'AFPA pour qu'elle réussisse sa transformation, qu'elle réinvente son modèle économique et qu'elle continue à oeuvrer au service de la formation dans les territoires. Mais soyons clairs : l'État le fera dans le respect de ses compétences, sans se substituer aux acteurs de la formation professionnelle publics et privés.
Il veillera également à ce qu'aucune personne dont le poste de travail serait impacté par le plan de réorganisation ne se retrouve sans solution à l'issue de ce processus. Mme la ministre du travail y sera personnellement attentive.