Ma question fait écho à celle de la collègue qui vient de s'exprimer. Je suis un élu de la région Centre-Val de Loire, député d'Eure-et-Loir, mais très sensibilisé par les élus, notamment le président de l'association des maires d'Indre-et-Loire, Cédric de Oliveira, par la situation du site de Fondettes, d'autant plus que j'ai eu à déplorer deux sinistres économiques terribles dans mon département, Flextronics à Châteaudun et Ethicon à Auneau.
Le chiffre d'affaires de Sandvik atteint presque 9 milliards d'euros et a progressé de 16 % au cours de la seule année 2017. L'entreprise bénéficie d'outils de soutien, notamment le crédit d'impôt recherche. Elle dispose d'un site de production compétitif et d'un centre de recherche, mais elle nous annonce leur fermeture.
Nous ne pouvons pas laisser faire ! Bien sûr, il ne peut y avoir d'entrave à la liberté de gestion d'une entreprise. En revanche, dès que des dispositifs de soutien financier sont déployés par l'État, vous devez agir. Et vous avez dans vos mains, monsieur le secrétaire d'État, un instrument important, celui des plans de revitalisation. Il ne s'agit pas de se contenter d'un cabinet qui facture des honoraires souvent élevés, car l'envoi de 200 ou 300 lettres ne suffit pas. Il ne faut surtout pas laisser l'outil productif être démantelé. On ne peut pas dire que l'on prendra tel ou tel actif, et qu'on verra ensuite.
Nous vous demandons d'entendre la détresse de ce territoire. Dans cette région, la désindustrialisation massive a frappé de nombreux endroits. En outre, nous sommes particulièrement performants et rentables dans la technologie déployée sur ce site. Il convient de souligner, comme vous le faisiez à l'instant, les compétences des personnels, qui ne sont pas délocalisables. Orléans est distante de Fondettes de plus de 120 kilomètres : avec quel moyen de transport les salariés vont-ils se déplacer ? Et l'on retombe sur le débat qui a lieu actuellement en dehors de cet hémicycle. Le transfert des personnels à Orléans ne constitue pas une solution durable.
Nous demandons vraiment à ce que, avec Bruno Le Maire, vous revoyiez à nouveau les dirigeants de l'entreprise. Il faut trouver une solution, un repreneur devant reprendre l'intégralité du site. L'État dispose d'un levier financier, qui, vous le savez très bien, peut être coercitif pour l'entreprise dans le cadre du plan de revitalisation, et dont il doit user et abuser.
Enfin, la fermeture d'une aussi belle entreprise dans une petite ville comme Fondettes, située à l'est de Tours, entraînerait une perte de substance économique et sociale terrible, ayant des impacts sur les commerces, les écoles et la vie quotidienne. Je vous remercie d'apporter une réponse à ces populations, à ces salariés et aux syndicats qui sont dans l'émoi.