Monsieur le commissaire, je vous remercie d'être présent ce matin pour nous donner l'avis de la Commission européenne sur les projets budgétaires des différents pays de la zone euro. Vous avez évoqué l'exception italienne ; je n'y reviendrai pas. Il me semble cependant qu'elle expose l'Europe, son projet et ses équilibres, à un risque important, car on a le sentiment que le gouvernement italien se sert de sa confrontation avec Bruxelles pour asseoir sa popularité, à un moment où les eurosceptiques n'ont jamais été aussi forts.
Vous avez souligné, par ailleurs, la réussite socialiste au Portugal. Cette réussite m'inspire quelques regrets : peut-être ne sommes-nous pas allés assez loin dans l'application de nos convictions, en assurant un meilleur équilibre entre l'offre et la demande. Mais elle me rend également optimiste : dans un présent plutôt jaune, elle nous permet d'envisager l'avenir en rose. Toutefois, n'êtes-vous pas, sinon irrité, du moins interpellé par cette réussite qui, en refusant l'austérité budgétaire, est antinomique avec les critères du pacte de stabilité et de croissance ? Du reste, ces critères d'évaluation économique ne devraient-ils pas être complétés par des critères d'évaluation des risques sociaux ?
Pour conclure, je salue votre proposition, qui me paraît essentielle, concernant le vote à la majorité qualifiée. Mais, si cette décision est prise, le sera-t-elle à la majorité absolue ou à la majorité relative ?