Intervention de Pierre Moscovici

Réunion du jeudi 22 novembre 2018 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières, à la fiscalité et aux douanes :

Je commencerai en évoquant les mesures relatives à la jeunesse du prochain paquet budgétaire 2021-2027. La Commission a développé, dans ce nouveau projet de budget, une véritable stratégie en faveur de la jeunesse, dont elle fait une des priorités de l'avenir de l'Union européenne. Sa première et sa principale proposition consiste à doubler le budget d'Erasmus, en le portant à 30 milliards d'euros, avec l'objectif d'accroître la mobilité des étudiants, des jeunes de moins de 30 ans avec ou sans diplôme et de tous les apprentis. L'objectif doit être un Erasmus pour tous. Pour y parvenir, des efforts constants seront nécessaires tout au long des prochains paquets budgétaires. J'étais, il y a encore quelques jours, dans la région Nouvelle-Aquitaine, où j'ai assisté à des échanges entre apprentis allemands et français : il y a là quelque chose de formidable ! Erasmus ne doit pas être réservé aux publics inclus ; il doit s'ouvrir aux jeunes plus éloignés des formations supérieures traditionnelles. C'est, assurément, l'avenir. Ainsi le doublement du budget s'accompagne d'un élargissement des cibles : il ne s'agit pas de donner toujours plus aux mêmes – c'est très important.

Par ailleurs, notre engagement, à hauteur d'1,26 milliard d'euros, pour le corps européen de solidarité nous permettra de proposer davantage de placements en volontariat, en stage ou en milieu professionnel. Enfin, nous proposons de financer, à hauteur de 700 millions, un « Pass interrail » pour tous les jeunes Européens.

J'espère que les décideurs finaux, c'est-à-dire les États au sein du Conseil, ne toucheront pas à cette priorité, car la jeunesse, chacun le sait, devrait être la priorité de tout parti politique et de tout gouvernement soucieux de l'avenir.

Madame Dalloz, peut-être suis-je plus libre dans la mesure où, lorsqu'on achève un mandat, on voit de manière un peu plus claire ce que l'on a fait et ce qu'il reste à faire. Mais, pour le reste, je ne change pas beaucoup. Dans le cadre de l'exercice d'automne, nous anticipons les risques, rien de plus. Ensuite, il faut attendre l'exécution : mai 2019 pour l'année 2018, puis mai 2020 pour l'année 2019 – la procédure se déroule sur plusieurs années. Pour 2020, je ne vous promets rien ; en mai 2019, si vous m'invitez à nouveau, nous pourrons sans doute avoir des échanges utiles.

En ce qui concerne l'article 126, paragraphe 3, ne confondons pas tout : toute comparaison de la France avec l'Italie est à côté de la plaque. Celle-ci en est à son cinquième rapport « 126-3 » et, pour la première fois, nous ne pouvons pas conclure que c'est viable. La France, quant à elle, n'a jamais fait l'objet d'un tel rapport, contrairement à d'autres pays, notamment la Belgique. Cette comparaison n'est donc absolument pas d'actualité, non plus qu'une procédure pour déficit excessif : la France est sortie de cette procédure et il n'y a pas de raison qu'elle y soit à nouveau soumise tant que son déficit ne repassera pas nettement au-dessus de 3 % du PIB.

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