Une démocratie fonctionne, vous le savez bien, avec une majorité, tout particulièrement sous la Ve République – ce n'est pas notre groupe qui prétendra le contraire. Le fait majoritaire imprègne de façon indélébile notre Ve République ; c'est la marque même de ses institutions. Notre collègue Marietta Karamanli a rappelé tout à l'heure ce qu'était le poids de la majorité en s'interrogeant, du reste, sur la notion même de majorité.
À rebours de ce qui se faisait sous les IIIe et IVe Républiques, nos institutions cherchent à créer, pour éviter l'instabilité, un bloc assez fort et cohérent. Il y a donc une majorité et, sans doute, des oppositions, mais l'une d'entre elles a davantage de poids, parce qu'elle représente davantage de nos concitoyens et, tout simplement, en raison de sa force numérique, parce qu'elle compte plus de parlementaires que les autres. Dans toutes les démocraties occidentales, les droits de l'opposition sont respectés. L'opposition jouit même parfois d'un statut, comme c'est le cas au Royaume-Uni, en Allemagne et dans d'autres pays.
Jusqu'à présent, le consensus se faisait au travers de règles certes non écrites, mais qui avaient valeur de loi, car elles puisaient leurs sources, anciennes, dans les IIIe et IVe Républiques – excusez du peu – ,…