Intervention de Alain Perea

Réunion du mardi 27 novembre 2018 à 17h25
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Perea :

L'intérêt de la chasse ne fait pas forcément l'unanimité dans notre pays ni sur ces bancs, preuve que nous représentons bien la France, contrairement à ce que certaines personnes laissent entendre. Je respecte bien sûr toutes les opinions. Pour ma part, je suis convaincu que la chasse reste et doit rester un élément majeur de la gestion de notre biodiversité et je vais étayer mon propos par deux simples exemples. L'année dernière, plus de 30 000 hectares de terres agricoles ont été détruits par les sangliers. Comment réduire ces dégâts sans les chasseurs ? D'autre part, en raison de deux maladies, le lapin de garenne a pratiquement disparu de nos campagnes, dans une indifférence quasi générale. Qui, à part le monde de la chasse, mène des opérations massives de réimplantation ?

Au-delà des questions de biodiversité, moi qui suis élu d'un territoire en grande partie rural, je sais combien la chasse fait partie de notre culture. Sans vouloir relancer les débats sur l'existence d'une ou de plusieurs cultures, j'affirme que la chasse fait partie intégrante de notre culture rurale. Nous devons la maintenir mais en le faisant dans le respect des autres modes de vie, certains étant beaucoup plus modernes. S'opposer est un combat stérile. Nous devons apprendre à vivre ensemble, y compris dans nos campagnes.

Pour cela, la chasse française, héritière de la Révolution, ne peut plus se contenter de défendre des droits acquis ou se satisfaire d'être un élément incontournable de notre patrimoine. La chasse française – et je sais, monsieur le président, que vous en êtes un fervent défenseur – doit être plus moderne. Elle doit entrer dans le XXIe siècle. Je ne doute pas que vous avez plusieurs propositions – vous venez d'ailleurs d'en faire certaines – dans ce sens.

Cependant, je veux appeler votre attention sur des questions majeures que beaucoup se posent ici ou ailleurs. D'abord, je pense à la sécurité : des efforts ont été faits mais il faut aller plus loin. Je pense ensuite à la gestion des espèces qui doit évoluer et être plus adaptative. Pour cela, il faut sortir d'une pure logique d'espèces et aller vers une meilleure prise en compte des habitats, lesquels sont gérés par de nombreux acteurs, les agriculteurs notamment. Enfin, nous devons nous poser la question de la police de l'environnement et nous doter d'une vraie police de la ruralité. Pour atteindre ces objectifs, nous souhaitons donc fusionner l'AFB et l'ONCFS. Nous avons beaucoup d'ambitions car nous voulons créer un outil majeur de gestion de la biodiversité dans laquelle la chasse aura toute sa place.

Mon unique question reprend tous les points que je viens d'évoquer : en quoi et comment cet outil va-t-il permettre à la chasse française d'entrer dans le XXIe siècle ?

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