L'ONF est un cas spécifique. Ayant une compétence particulière en matière de sylviculture, l'Office national des forêts est investi d'une vraie mission en termes de biodiversité, ce qui est source de fréquents conflits avec les chasseurs. Pour ce qui est des forêts d'État, nous ne demandons rien : si, demain, l'État décide de retirer ses forêts à la chasse, ce sera son droit. En revanche, nous nous battrons pour les forêts privées, où c'est le droit fondamental de propriété qui est en jeu !
Ce que nous ressentons en ce moment vis-à-vis de l'ONF, c'est que l'office a besoin de notre argent, tout en nous considérant comme persona non grata dans les forêts, ce qui nous paraît très malsain. De deux choses l'une : ou bien l'ONF a besoin des chasseurs, ou bien il n'en a pas besoin. Certains cadres de l'ONF se sont prononcés pour que les chasseurs n'entrent plus dans les forêts, qui deviendraient uniquement des espaces de promenades – ce qu'on peut éventuellement concevoir, à condition que l'État soit disposé à payer pour assurer, par d'autres moyens que la chasse, la régulation des espèces telles que les sangliers ou les cervidés. Il paraît en effet que cela peut se faire au moyen d'actions nocturnes, réalisées avec des fusils à lunette thermique : il faut juste nettoyer les traces de sang avant que le jour se lève et que les premiers promeneurs arrivent… Si c'est vraiment le souhait de l'ONF, pourquoi pas, mais j'aimerais qu'il ait le courage de le dire clairement et de renoncer expressément à l'argent des chasseurs, car il ne faut pas oublier que nous devons payer une petite fortune pour avoir le droit de chasser dans les forêts domaniales. Sinon, il doit nous accepter pour ce que nous sommes, c'est-à-dire pour des acteurs de la régulation, donc de l'équilibre des écosystèmes, qui a un lien direct avec la sylviculture. Il est maintenant un peu tard pour envisager que l'ONF soit intégré au nouvel établissement public, mais peut-être cela se fera-t-il dans le cadre d'une autre loi…