Mon général, j'aimerais vous interroger sur l'organisation des secours en milieu rural même si elle ne dépend pas directement de vous : 194 000 sapeurs-pompiers volontaires ont, aux côtés de leurs 41 000 collègues professionnels et des 12 000 militaires, un rôle irremplaçable dans les territoires pour assurer une répartition équitable des secours quotidiens de proximité. Ils sont en outre la seule force disponible pour assurer une levée en masse en cas de catastrophe dans le cadre de la solidarité nationale. Si ce modèle d'organisation a fait ses preuves, il est aujourd'hui menacé par la directive européenne sur l'aménagement du temps de travail qui impose onze heures de repos quotidien. Cette directive, si elle devait être appliquée, remettrait en question de fond en comble la loi française selon laquelle l'activité de sapeur-pompier volontaire, qui repose sur le volontariat et le bénévolat, n'est pas exercée à titre professionnel mais dans des conditions qui lui sont propres, ni le code du travail ni le statut de la fonction publique ne lui étant applicable. Si on devait transformer nos sapeurs-pompiers volontaires en sapeurs-pompiers professionnels, c'est la philosophie même de l'engagement altruiste de nos sapeurs-pompiers volontaires qui serait remise en cause et, d'autre part, il en coûterait près de 3 milliards d'euros à nos finances publiques. Qu'en pensez-vous ?