Les territoires ruraux se sentent abandonnés depuis un certain nombre d'années, probablement parce que les fractures numérique et financière sont importantes, comme les citoyens nous le disent par l'intermédiaire des « gilets jaunes », depuis quelques jours, ou par l'intermédiaire des maires au Congrès des maires qui se tient actuellement.
Dans le domaine de l'ingénierie, on constate également une fracture importante. En effet, dans une métropole, on trouve des services de qualité et des techniciens capables de porter un dossier dont les élus ont donné le sens politique. Dans les petites villes et les territoires ruraux, la situation est beaucoup plus compliquée parce que si l'envie d'agir est bien présente, les capacités sont différentes.
Tout le monde peut donc être favorable à la création d'une Agence nationale de la cohésion des territoires. Je crois que c'est effectivement une attente de nombre de nos concitoyens et de nos élus.
Cependant, il faut savoir ce que l'on veut faire de cette agence et quels moyens on veut lui donner. Je vous avouerai que vous ne m'avez pas rassuré, notamment lorsque vous avez dit que l'agence serait « aux mains des préfets ». Pour nous, elle doit être aux mains des élus qui s'adressent à elle pour obtenir certains services.
Quels moyens peut-on donner à cette agence ? Nous manquons d'ensembliers, or cette tâche ne peut pas être remplie par des fonctionnaires, même s'ils sont sans doute très compétents dans leur domaine d'activités. Quand un maire rural veut mettre en place une maison de santé, il doit réfléchir à long terme et tenir compte des nouvelles technologies. Pour cela, il faut mobiliser des techniciens de haut rang et des personnels de bon niveau.
À l'heure actuelle, les contours de l'agence sont trop flous. Nous voudrions mieux connaître ses objectifs, ses moyens et sa mission réelle. Par ailleurs, il faut que sa gouvernance soit aux mains des élus.