Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du mardi 4 décembre 2018 à 15h00
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Article 46

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Je ne comprends pas bien en quoi cette précision gênerait le rapporteur et le Gouvernement.

Comme M. Bernalicis vient de le dire, c'est une façon de faire un zoom sur une réalité pour laquelle la France a été plusieurs fois condamnée. Par l'arrêt Price contre Royaume-Uni, la Cour européenne des droits de l'homme a considéré que les conditions de détention étaient inadaptées par rapport à l'état de santé du plaignant ; dans un arrêt du 19 février 2015, la France a été à nouveau condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour violation de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme concernant un paraplégique ; en 2013, malgré la précision de l'article 2 de la loi pénitentiaire de 2009, le Défenseur des droits a formulé à nouveau des préconisations sur la formation, la sensibilisation des acteurs judiciaires sur les éléments de vulnérabilité inhérente au handicap ; très récemment encore, le Conseil d'État a rappelé que cela n'était pas évident pour tout le monde.

L'introduction de cette précision à ce moment du texte ne porterait pas atteinte à l'équilibre de l'article, et ce serait une manière de prendre en compte concrètement la situation de handicap des détenus. Il me semble que ce sujet peut faire consensus et j'invite l'Assemblée à voter cet amendement en conscience.

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