C'est bien ce que je disais : on n'aborde pas ce sujet dans le texte ; on pense avoir mené une réflexion sur la peine, mais on s'est focalisé uniquement sur les courtes peines. Je peux le comprendre, mais il est dommage que, dans un texte qui se veut plutôt exhaustif – on y a même ajouté l'ordonnance de 1945, c'est dire l'étendue du périmètre ! – , on passe à côté de ce sujet et de l'enjeu qui s'y rapporte. Pourtant, il y a déjà eu des rapports et des prises de positions à ce sujet.
Nous ne nous opposons pas tant à la décision du Conseil constitutionnel qu'aux dispositions que celle-ci valide, qui nous semblent contraires à nos principes fondamentaux. Si l'on supprimait la rétention de sûreté, le Conseil constitutionnel n'aurait, en réalité, rien à y redire, et on se conformerait bien davantage à l'esprit de nos textes fondateurs et de nos principes républicains. Nous sommes toutes et tous attachés, je le pense – en tout cas, je l'espère – , à la présomption d'innocence. Il faut que cela emporte des conséquences dans la manière dont nous élaborons la loi.