Cela m'intrigue. La proposition de nos collègues communistes est très intéressante en ce qu'elle permettrait de rendre plus concret le droit de vote des détenus. Toutefois, dans l'absolu, je préférerais que ceux-ci puissent exercer leur droit de vote, comme tout un chacun, dans un bureau de vote, grâce à une permission de sortir.
Par ailleurs, on pourrait imaginer que les détenus aient la possibilité de débattre à l'occasion des élections, comme cela se fait dans le reste de la société ; les candidats pourraient présenter leur programme, discuter avec les détenus. Le principe de la citoyenneté consiste à reconnaître que, bien qu'ils aient commis une infraction et subissent une peine, les détenus conservent des droits et font encore partie de la vie collective – pour ceux qui, évidemment, n'ont pas été déchus du droit de vote. Leur dire qu'ils sont inclus dans la vie de la cité, et non exclu a priori de toute décision collective intéressant la vie des Françaises et des Français, est peut-être le meilleur signal qu'on puisse leur adresser à cet égard. Je pense que la proposition de nos collègues communistes est plus ambitieuse, plus rassurante que celle du Gouvernement et de l'administration pénitentiaire.