La population est, hélas, indifférente au texte dont nous débattons. En revanche, les citoyens sont, d'une manière générale, désespérés face au service public de la justice. Les pires doutes l'entourent et nous aurions dû nous préoccuper en priorité de les écarter.
Le mal causé par la réforme Dati est encore palpable sur nos territoires. Le service d'accueil unique du justiciable – SAUJ – , créé en 2016, était une espérance, en ce qu'il ancrait un territoire de justice, avec ses antennes, mais nous devons désormais nous demander ce qu'il abritera : sera-t-il une coquille vidée par une spécialisation au profit d'autres tribunaux ou un service d'orientation des justiciables vers d'autres lieux ?
Le service public de la justice ne doit pas faire l'objet d'économies en termes de présence territoriale. La crainte ne vient pas de nulle part : elle vient actuellement de partout et nous la ressentons sur nos territoires. On vient nous en parler, on nous l'écrit, on nous le dit. Nous devons donc être très prudents et travailler à la stabilité, à la cohésion et aux moyens de la justice, et surtout pas à sa désorganisation.