Je commencerai par rappeler que samedi il y a eu des violences, que nous condamnons toutes et tous. Il y a eu aussi, selon les chiffres du ministère, plus de 130 000 personnes qui ont pu exercer de façon largement pacifique leur droit à manifester, y compris grâce aux forces de l'ordre – et c'est tout à leur honneur.
Monsieur le ministre, pour comprendre ce que l'on a vu aux Champs-Élysées et qui n'est donc pas représentatif de l'ensemble des manifestations qui se sont déroulées à Paris, il faudrait que vous vous demandiez pourquoi tant de gilets jaunes se sont radicalisés et se sont retrouvés sur cette avenue. Souvenez-vous des propos tenus en juillet dernier, au moment où nous discutions autour des manifestations du 1er mai : « S'ils veulent un responsable, il est devant vous, qu'ils viennent me chercher ». Pour beaucoup de nos concitoyennes et concitoyens, la responsabilité est d'abord celle du Gouvernement et celle de M. Macron, et la violence une réponse symbolique face au mépris et au refus d'entendre des revendications sociales légitimes. Il était important de rappeler le contexte politique.
Monsieur le ministre, à propos de la manifestation du 1er mai dernier, vous nous aviez parlé d'un dispositif déjà impressionnant, et notamment de l'identification d'un certain nombre d'individus signalés en amont. Pourquoi, huit mois plus tard, on retrouve ces mêmes individus, sans que vous ayez pu les appréhender ?
Ensuite, certaines vidéos qui circulent, notamment sur les réseaux sociaux, montrent un usage clairement disproportionné de la force. Les services d'inspection de la police ont-ils reçu des signalements à ce propos, ou se sont-ils saisis ?
Enfin, dans le cadre de la Marche mondiale pour le climat, des manifestations sont prévues le 8 décembre. Ces manifestations, qui ont été déclarées depuis longtemps, n'ont pas directement à voir avec les appels des gilets jaunes, même s'il y a des correspondances. Seront-elles maintenues, en particulier celle de Paris.