C'est vraiment un plaisir, monsieur le Premier ministre, de vous entendre.
La Chine est devenue un acteur incontournable du développement de l'Afrique – les parts de marché des entreprises chinoises ont été multipliées par quatre voire cinq depuis 2000, tandis que les parts de marchés des entreprises françaises ont été divisées par quatre ou cinq. La Chine est également le premier investisseur au Sénégal et a par exemple pu réhabiliter et étendre le réseau électrique à Dakar. Vous avez par ailleurs rappelé que la diplomatie culturelle était l'un des piliers de la stratégie chinoise et, au Sénégal toujours, ce sont les Chinois qui ont financé le musée national des civilisations noires. En outre, au cours du sommet Chine-Afrique du 2 septembre dernier, la Chine s'est engagée à investir 60 milliards de dollars sur trois ans au profit des pays africains.
Il semblerait donc que la France n'ait d'autre choix que de travailler et de coopérer avec la Chine en matière de développement. Vous avez évoqué une alliance Eurafrique ; or, vous le savez, le Président de la République souhaite mettre en place un partenariat « gagnant-gagnant » entre la France, l'Europe et l'Afrique, notamment en matière d'éducation, de sécurité, d'innovation, d'entreprenariat… Ce partenariat peut-il exister sans la Chine ?