La seconde exigence qui nous a animés, c'est le souci de jeter les bases, dans toute la mesure où la représentation nationale française peut le faire, d'une relation aussi loyale, amicale et j'oserai dire fraternelle avec ses partenaires de toujours et ses amis de près de deux siècles que sont les Britanniques.
La commission spéciale a abordé la question avec une quadruple préoccupation. La première est le souci d'aider le Gouvernement à prendre le cas échéant – et beaucoup de choses indiquent que le cas risque d'échoir – les décisions qui s'imposent pour protéger les intérêts de la nation et permettre aux Britanniques et aux Français de continuer à circuler, à échanger dans des conditions confortables, car nous considérons que le maintien d'un commerce, celui des biens, des services mais aussi des créations de l'art et de l'esprit entre deux grandes nations civilisées et amies constitue un impératif catégorique pour les responsables politiques de part et d'autre de la Manche. À cet égard, le recours à l'article 38 est parfaitement légitime.
Ensuite, nous avons eu à coeur de protéger les situations légitimes des Français vivant et travaillant en territoire britannique et des Britanniques vivant sur notre sol. Nous savons la qualité de l'apport à notre développement, en particulier dans le domaine de l'enseignement, des sujets de sa Gracieuse majesté vivant en France et nous leur disons qu'ils sont et qu'ils resteront les bienvenus chez nous, sous réserve bien entendu que nos compatriotes bénéficient chez eux d'un accueil équivalent.