Intervention de Marc Le Fur

Séance en hémicycle du mardi 11 décembre 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Changement d'heure

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Le changement d'heure est un sujet de débat récurrent dans l'opinion ; on en parle au moins deux fois par an pour se demander s'il faut ou non conserver ce rythme bisannuel.

L'Union européenne s'est récemment positionnée sur cette question, préconisant l'abandon du changement bisannuel, au profit, semble-t-il, de l'heure d'été. On ne voit pas très bien pourquoi l'Union européenne fixerait une seule heure pour les différentes nations européennes : le continent européen est suffisamment vaste, d'Est en Ouest, pour admettre plusieurs fuseaux horaires. En outre, chacun connaît l'importance du rythme de vie sur le sommeil, sur la santé : nos compatriotes y sont très sensibles.

La question est donc de savoir quelle heure choisir : l'heure d'hiver, qui présente une heure d'avance par rapport au soleil, ou l'heure d'été, qui est en avance de deux heures par rapport soleil ? L'heure d'hiver a contre elle son nom, mais deux heures d'avance par rapport au soleil pour l'heure d'été, c'est beaucoup. Pour la France, adopter cette solution reviendrait à se caler toute l'année sur le rythme solaire de Berlin.

On peut s'interroger, sachant qu'il faut respecter les cadences naturelles, le rythme de vie, la chronobiologie. Ces cadences sont particulièrement importantes pour les enfants et pour tous ceux qui, travaillant à l'extérieur, adaptent leur rythme à celui du soleil – je pense notamment aux agriculteurs et aux professionnels du bâtiment et travaux publics, deux classes de la population très bien représentées parmi ceux qui manifestaient, vêtus d'un gilet jaune, sur nos carrefours. Il faut les respecter. On peut et on doit vivre au rythme du soleil, qui est le rythme naturel.

Si l'on généralisait l'heure d'été, cela ferait deux heures d'avance pour tout le monde. Nous risquerions ainsi d'être confrontés à des absurdités. Je rappelle qu'entre Strasbourg et Brest, il y a plus d'une heure de décalage au regard de la course solaire. Si l'heure d'été, avec deux heures d'avance, était généralisée, le 22 décembre, à Brest, le soleil se lèverait à 10 h 11. Vous imaginez l'impact de ce décalage, en particulier dans l'ouest de notre pays !

Madame la secrétaire d'État, je souhaite connaître la position du Gouvernement sur cette question essentielle pour la vie quotidienne de nos compatriotes.

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