Intervention de Marie-Ange Magne

Séance en hémicycle du mardi 11 décembre 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Incidents survenus à rennes le 31 octobre 2018

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Ange Magne :

Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, je souhaite appeler votre attention sur la situation de l'usine Steva, située dans ma circonscription, à Bessines-sur-Gartempe, dans le nord de la Haute-Vienne.

À l'instar de l'entreprise GM& S, médiatisée ces derniers mois, l'usine Steva est issue de la société Altia, qui a fait faillite en 2014. À nouveau en difficulté financière en 2017, cette usine, qui emploie plus de 110 salariés, vit aujourd'hui son huitième redressement judiciaire. Autrefois spécialisée dans l'automobile, elle a su se diversifier et acquérir une expertise et une technicité reconnues en matière de découpe et emboutissage et d'assemblage par soudure, qui lui permettent de se positionner sur les marchés de l'aéronautique, des voitures électriques ou encore de la grande distribution, avec la production de conteneurs. Un projet de conteneur connecté est d'ailleurs en développement. L'entreprise dispose donc de nombreux atouts et de savoir-faire à mettre en valeur.

L'amélioration de la situation économique de l'entreprise grâce à un carnet de commandes rempli pour plusieurs mois a permis de prolonger jusqu'au mois de janvier le délai pour le dépôt des offres de reprise. Malgré cela, des difficultés économiques importantes subsistent, ce qui laisse craindre l'apparition d'une zone sinistrée en matière d'industrie et d'emploi dans le nord du Limousin, après l'épisode douloureux de GM& S.

Plusieurs candidats à la reprise ont manifesté de l'intérêt, mais, pour l'instant, aucun d'entre eux n'a vraiment formulé de proposition concrète. En cause : le loyer exorbitant facturé par la société civile immobilière propriétaire des bâtiments, qui est gérée par d'anciens dirigeants d'Altia ; le repreneur de GM& S avait dû faire face à un problème similaire. Les 25 000 euros mensuels constituent un frein important pour les repreneurs potentiels, qui ne peuvent envisager une rentabilité économique avec une telle charge. La baisse de ce loyer permettrait de faciliter les conditions d'une reprise.

Je souhaite vous poser trois questions concernant l'entreprise Steva, madame la secrétaire d'État.

Sur le plan immobilier, des négociations sont en cours depuis septembre dernier entre le propriétaire des bâtiments et les services de la délégation interministérielle aux restructurations d'entreprises à Bercy. Elles portent sur une éventuelle baisse du loyer ou la vente des installations. Pouvez-vous m'indiquer où ces discussions en sont et vers quelle solution on s'oriente aujourd'hui ?

Sur le plan social, au regard des effectifs concernés et de la sensibilité du dossier, liée à la proximité avec GM& S, est-il envisageable de mettre en place un accompagnement spécifique ?

Enfin, je souhaiterais connaître la stratégie du Gouvernement à moyen et long termes afin d'éviter que des déserts industriels ne se créent dans les zones rurales, qui sont déjà affectées par un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale.

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