Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, ce qui est présenté comme un texte renforçant la sécurité intérieure diminue en réalité, hélas, le niveau de protection des Français. En sortant de l'état d'urgence, le Gouvernement diminue le niveau de protection des Français, ce qui est inquiétant dans le contexte actuel de regain de la menace du terrorisme islamiste. Nous constatons tous malheureusement que la menace ne faiblit pas, bien au contraire. Comme vous venez de l'indiquer, monsieur le ministre d'État, la menace endogène est extrêmement forte. C'est d'ailleurs probablement en raison de menaces importantes que les effectifs affectés à la protection du Président de la République seront prochainement doublés. Dès lors, pourquoi voter dans le même temps un texte qui consiste à diminuer le niveau de protection de tous les Français ?
Le groupe Les Républicains, en responsabilité, pense que la situation de péril imminent justifie la prorogation de l'état d'urgence, dans l'attente d'une véritable loi de réarmement de la nation, dans toutes ses dimensions. Dans l'immédiat, vu le contexte et compte tenu de l'accélération et de l'amplification des attaques djihadistes, en Europe ces derniers mois et en France il y a quelques jours encore, nous devons proroger l'état d'urgence. Non, il n'est pas raisonnable de priver notre pays du niveau de protection permis par l'état d'urgence. Cette sortie de l'état d'urgence ne peut être compensée par des demi-mesures, qui ont une portée opérationnelle amoindrie et largement discutable. En conscience, nous ne pouvons pas voter un texte qui réduit l'efficacité de notre réponse face à la menace terroriste. C'est pourquoi le groupe Les Républicains votera la motion de rejet préalable que notre collègue Éric Ciotti a défendue.