Ce texte est probablement l'un des plus importants de cette législature. C'est pourquoi, et ce sera ma première remarque au nom du groupe Les Républicains, nous ne pourrons pas nous contenter, monsieur le ministre d'État, d'une audition commune de nos deux commissions un jeudi matin, en salle Lamartine. Nous souhaitons que le débat ait lieu dans l'hémicycle, sous la forme que vous voudrez. Il faut en débattre au-delà de nos deux commissions, compte tenu des incidences de ce texte et des décisions qui vont être prises.
En effet, il y aura un impact sur la vie quotidienne des Français et l'ensemble des activités économiques, y compris dans des entreprises qui sont des « leaders » dans le monde. Cela nous renvoie en outre, vous l'avez rappelé, à l'histoire de la France de l'après-guerre, lors de la reconstruction et des « Trente glorieuses » : l'objectif, atteint à l'époque, était d'assurer l'indépendance énergétique de la France et de sécuriser l'alimentation en énergie en tout point du territoire à un coût acceptable pour les Françaises et les Français. Je le redis : il faut en débattre dans l'hémicycle.
On doit aussi parler du constat de départ : les émissions de gaz à effet de serre sont très fortement reparties à la hausse dans notre pays depuis quatre ans. Voilà pour la photographie de départ.
Vous avez évoqué la limitation de la consommation, et c'est bien évidemment par là qu'il faut commencer : nous partageons cette idée. La rénovation énergétique des bâtiments est actuellement en panne : cela ne fonctionne pas. Le reste à charge pour les Françaises et les Français est beaucoup trop important. Il faudra donc entrer davantage dans les détails.
Vous n'avez pas précisé la stratégie du Gouvernement pour la consommation énergétique en 2030. Celle-ci sera-t-elle stable ou augmentera-t-elle en France ? Nous savons qu'il y a un débat d'experts sur ce sujet : pouvez-vous apporter des précisions ?
Par ailleurs, nous nous inscrivons dans un contexte qui n'est pas seulement français : on ne peut pas parler de la consommation de pointe sans évoquer les autres pays européens et la question de l'interconnexion.
Comme le président de la commission des affaires économiques l'a souligné, il faut tirer la leçon de la crise que traverse la France avec les « gilets jaunes ». La transition devra être douce et le financement transparent. Quand vous avancez le chiffre de 70 milliards d'euros, nous sommes très inquiets de savoir où ils iront. La transition devra être douce et acceptée. Nous avons bien compris que le pilier sera l'éolien, selon vous, et cela nous préoccupe beaucoup car c'est loin d'être consensuel.
Je note, par ailleurs, que vous n'avez pas parlé du stockage de l'énergie, ni de la transition pour les concessions hydroélectriques.
Pour conclure, vous aurez compris que nous sommes très soucieux de l'incidence en termes de coût pour les particuliers et les industriels.