Je vous remercie, monsieur le ministre d'État, de partager avec nous votre vision de la PPE, qui doit définir la politique énergétique de notre pays, et notamment, comme on vient de le souligner, la répartition entre le nucléaire et les énergies renouvelables.
Vous venez tout juste de préciser que la PPE a vocation, non pas à préparer la sortie du nucléaire, mais à organiser la diversification de nos modes de production. Il n'empêche que la confusion règne autour du nucléaire et que le désordre prend de l'ampleur car le Gouvernement semble éprouver de réelles difficultés à faire un choix. S'il est quasiment acquis que certains réacteurs devront être mis à l'arrêt d'ici à 2035, nous ne savons toujours pas à quel rythme ces mises à l'arrêt se dérouleront.
Par ailleurs, nous manquons encore d'éclaircissements sur la production et la consommation d'énergie, et nous ne voyons pas très bien quelles seront les dispositions susceptibles de favoriser le droit à l'énergie pour tous, comme le prévoit la PPE. Sur l'ensemble du territoire national, pas moins de 11 millions de personnes vivent encore dans la précarité énergétique, tandis qu'en Guyane, territoire que je représente, environ 15 % de la population n'a pas accès à l'énergie.
De même, on pourrait s'interroger sur la lisibilité de la volonté politique d'assurer le report du transport de marchandises et de passagers vers le ferroviaire et le fluvial, afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Vous avez précisé à plusieurs reprises que la PPE a aussi vocation à accompagner la lutte contre le réchauffement climatique. Dans le même temps, le Gouvernement s'apprête à autoriser, incessamment, la Compagnie minière Montagne d'or à massacrer la forêt guyanaise. Son projet destructeur va consommer pas moins de 270 000 litres d'eau par jour, ce qui augmentera évidemment la pression anthropique sur notre environnement. Je pense qu'il faudra être très prudent dans ce contexte. Les populations locales ne valident pas ce projet, surtout au moment où notre voisin brésilien tourne le dos aux décisions qui ont été arrêtées lors de la COP21 à Paris et où il a définitivement refusé d'assurer l'organisation de la COP25.
J'ai lancé une petite boutade sur les réseaux sociaux : je propose que la France organise une manifestation d'envergure dans le bassin amazonien pour dire à nos amis de la Terre à quel point notre pays tient absolument à ce que le climat évolue dans une bonne direction. Je suis tout à fait disposé à en discuter avec vous, si vous le voulez.