Intervention de Olivier Falorni

Réunion du jeudi 6 décembre 2018 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

La PPE est un document fondateur pour adapter nos modes de production et de consommation à la limitation des ressources et à la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Ce texte se donne pour objectif de ne pas opposer les acteurs et les filières industrielles alors que nous suivrons trois priorités : économiser l'énergie et la décarboner, produire et consommer autrement l'électricité, et enfin accompagner les territoires dans la transition écologique.

Au nom du groupe Libertés et Territoires, je veux rappeler que toutes ces bonnes intentions, qui visent à protéger et à améliorer notre environnement, ne pourront être rendues effectives que par une transformation profonde de notre mode de vie. Nous devons revoir les fondements mêmes de la société de consommation : le développement humain ne peut pas passer exclusivement par une course effrénée à la consommation. Nous devons nous orienter, dans notre manière de vivre, de produire, de nous alimenter et de nous hydrater, vers des gestes plus sains et plus équilibrés. Il ne s'agit pas de répondre à une crise conjoncturelle en adoptant à la marge quelques mesures. Bien au contraire, les causes structurelles du dysfonctionnement de l'économie mondiale, des déséquilibres sociaux et des dérèglements de notre territoire sont à rechercher au coeur même de notre modèle de société.

La bataille de l'eau s'annonce, nous le savons. Alors que les pays riches s'organisent, au moyen du tri, pour éviter d'étouffer sous les déchets, les pays pauvres cherchent un simple accès à l'eau. Il est temps aussi de reconnaître que l'eau et la terre sont des biens appartenant à tous : ils font trop souvent l'objet de captations par des multinationales.

Compte tenu de l'ampleur du problème, il n'est plus possible de trouver des réponses spécifiques et thématiques. Il convient, au contraire, d'irriguer l'ensemble de la société et de passer l'ensemble de nos décisions publiques au tamis de notre capacité à léguer aux jeunes générations un écosystème sain et diversifié.

L'analyse que nous devons faire est inséparable des contextes humains, familiaux et territoriaux dans lesquels chacun d'entre nous vit. C'est pourquoi, comme l'actualité le démontre, ce serait une erreur funeste de vouloir tout résoudre par le haut et la suprastructure. L'efficacité doit être au coeur de nos travaux, et la mise en valeur des énergies durables peut guider nos échanges. L'État ambitionnerait d'arriver à une baisse de 40 % de la consommation des énergies fossiles d'ici à 2030.

Nous nous réjouissons, au groupe Libertés et Territoires, de voir la mobilité s'inviter dans le débat public : c'est un sujet de préoccupation pour nos concitoyens. France Nature Environnement a récemment estimé qu'un cargo de fret produirait autant d'oxyde de soufre qu'un million de voitures particulières. C'est dans cette perspective que l'Organisation maritime internationale a adopté une résolution visant à réduire la teneur maximale en soufre à 0,5 % à partir de 2020 au niveau mondial. La volonté réaffirmée de la France de baisser sa part d'énergie nucléaire est, par ailleurs, une bonne chose.

J'espère que ces éléments permettront d'orienter nos travaux vers les choix fondamentaux qui nous attendent.

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