Monsieur le ministre d'État, avant de sauver la Terre, il faut revenir sur terre. Vous avez déclaré très récemment : « En matière de fiscalité écologique, nous poursuivrons la trajectoire. Ne pas le faire serait de l'inconscience. » Après avoir compris qu'il était intenable d'augmenter encore au 1er janvier la taxe carbone, qui représenterait 200 euros en plus pour quelqu'un faisant un plein par semaine, comprenez-vous qu'il est irréaliste de continuer à prévoir, à l'horizon 2022, 15 milliards de hausses de taxes sur les carburants, c'est-à-dire 15 euros par plein de 50 litres ou, si on déduit les hausses de l'année 2019, 12 euros par plein ? Où en est-on ? Allez-vous renoncer complètement à ces hausses de taxes pour la suite du quinquennat ? Comprenez-vous qu'il est irréaliste de penser que tout le monde peut passer aux véhicules électriques, même avec une aide de 4 000 euros pour un ménage non imposable gagnant environ 1 400 euros par mois, ce qui laisse 17 000 euros à charge pour une Zoé, comme vous venez de le rappeler, et 8 000 euros pour un véhicule d'occasion ? Allez-vous aider réellement ces ménages ou, à tout le moins, arrêter de les matraquer et de les faire culpabiliser ? À vouloir à la fois la sortie des énergies fossiles, la sortie du nucléaire, une forte baisse des émissions de CO2, 100 % de véhicules électriques, de la croissance, de l'emploi et moins d'impôts, vous n'atteindrez aucun de ces objectifs.