Madame la ministre, chers collègues, le 26 avril dernier, Emmanuel Macron s'est rendu sur le parking de l'usine Whirlpool à Amiens. Il y a rencontré des salariés en voie de licenciement, qui ont tout accepté depuis de nombreuses années : le gel de leurs jours de réduction de temps de travail, le travail du week-end, des aménagements de leurs congés, etc. Pour toute récompense, ils ont été licenciés, alors que leur entreprise réalise plus de 800 millions d'euros de bénéfices et que les actionnaires ont vu leurs dividendes augmenter de 10 % en début d'année. Voilà où s'est rendu Emmanuel Macron pendant la campagne !
Pourtant, au sortir de cette campagne, l'urgence pour lui – et apparemment pour vous, parlementaires –, ce n'est pas de donner davantage de pouvoir aux salariés pour lutter contre l'agression économique de leurs actionnaires américains ; l'urgence est de flexibiliser encore davantage, non pas le capital, mais les droits des salariés ! On n'a pas cessé de parler d'adaptation mais, en l'occurrence, c'est Darwin à l'envers : la théorie de l'évolution est devenue une théorie de la régression.
Pour moi la question aujourd'hui c'est comment faire entrer la démocratie dans l'entreprise. Un référendum à l'initiative de l'employeur, pourquoi pas à la limite, mais pourquoi ne pas prévoir aussi un référendum à l'initiative des salariés, qui permettrait aux camarades de Whirlpool, à Amiens – à Patrice, à Frédéric, à Chantal et à tous les autres –, de reprendre la main sur ce qui se passe dans l'entreprise ?