Il se pose un problème semblable à celui auquel nous étions confrontés lors du vote du PLFSS. Alors que ce dernier devait être définitivement adopté deux jours avant l'allocution du Président de la République, il nous semblait plus sage d'attendre cette prise de parole afin que le PLFSS soit véritablement adapté au discours présidentiel et qu'il réponde aux secousses et aux mobilisations qui traversaient la France. La majorité a quand même décidé de voter le PLFSS, en faisant fi du débat qui agitait notre pays.
Comme vous l'avez montré lors du vote du PLFSS et comme vous le montrez à nouveau aujourd'hui en déclarant irrecevables des amendements qui avaient pourtant été examinés en commission, vous voulez créer autour de l'Assemblée nationale une cloison étanche avec le débat qui traverse notre pays, mettre l'Assemblée nationale sous cloche. Mais notre assemblée n'a de sens qu'en étant le coeur battant de la République, le coeur battant de la nation : pour cela, il faut que les débats qui traversent le pays s'y retrouvent, dans le cadre d'une confrontation politique argumentée.
Mais vous, vous avez choisi, par des mesures obscures, de ne pas discuter de l'ISF. C'est incroyable alors que le pays ne parle que de ça : de la justice fiscale, du pouvoir d'achat, de la répartition des richesses, de l'effort que doivent consentir les uns et les autres, en fonction de leurs revenus, afin que notre nation soit plus solidaire.