Sur la question centrale de la répartition de la valeur ajoutée, je ne désespère pas que nous trouvions ensemble, d'ailleurs, des points d'accord.
Je veux revenir sur un grand trou dans la raquette de votre proposition de loi, qui figure d'ailleurs aussi dans l'intervention du Président de la République, lequel a évacué un peu trop facilement le problème : je veux parler des conséquences de l'application et de la poursuite des accords de libre-échange.
À ce sujet, l'audition, mardi dernier, de M. Phil Hogan, commissaire européen à l'agriculture et au développement rural, a confirmé, s'il en était encore besoin, toutes nos craintes quant au positionnement de la Commission, mais aussi du gouvernement français, à l'égard du CETA et des négociations entre l'Union européenne et les pays du Mercosur – Marché commun du Sud. On s'émeut en public, devant les responsables agricoles, on gonfle les muscles, pour paraître volontaire, on annonce la révolution des prix, mais on appuie sur l'accélérateur au côté de M. Juncker, en Conseil des ministres européen : telle est la réalité ! Mes chers collègues, non seulement aucune garantie n'est apportée sur le volet agricole du CETA, en matière de respect des normes européennes ou de qualité des productions, mais on entend bien se servir de cet accord comme base de négociations des futurs accords. Naturellement, M. Hogan, comme M. le Président Macron, ne sont pas en capacité de justifier l'intérêt de ces accords pour notre agriculture.