Le programme d'Emmanuel Macron, très clair, prévoyait dès le départ la hausse de 1,7 point de CSG, ce qui correspond à une hausse de 25 %. C'était une attaque en règle contre les classes moyennes, qui concernait 7 millions de retraités.
Vous aviez alors tenté de justifier cette mesure en expliquant qu'il s'agissait d'un transfert de pouvoir d'achat au bénéfice des salariés, qui profiteraient ainsi de la baisse des cotisations salariales. Vous considériez également que l'on était riche à partir de 1 200 euros.
Cette mesure s'est avérée particulièrement injuste. Cette fausse solidarité était une fausse bonne idée. D'ailleurs, vous avez tenu à notre endroit des propos fort méprisants, du même ordre que ceux adressés par Emmanuel Macron à une retraitée : « La seule chose que l'on n'ait pas le droit de faire est de se plaindre ».
Vous décidez aujourd'hui de revenir partiellement sur cette mesure en annulant, en 2019, la hausse de la CSG subie par les retraités qui perçoivent moins de 2 000 euros. Cette mesure est satisfaisante, même si nous avons du mal à vous suivre, puisque Bruno Le Maire, le 10 décembre dernier, rappelait qu'il n'était pas question de revenir sur la hausse de la CSG, en répondant à un auditeur de RTL qui réclamait cette mesure qu'il allait être déçu.
Le Gouvernement aurait dû supprimer cette hausse pour tous les retraités et ne pas laisser 3,5 millions de retraités de côté. Ils ne sont pas des privilégiés et ne doivent pas porter seuls l'effort que vous leur demandez.
Madame la ministre, nous souhaitons que vous entendiez cette demande et que vous étendiez la mesure d'annulation de la hausse à l'ensemble des retraités, en revenant par ailleurs sur la désindexation, qui pèsera lourdement sur les pensions des retraités.