Je veux à mon tour pointer l'exercice de contournement du salaire auquel nous conduit l'instauration de l'augmentation de cette prime d'activité pour répondre à la question du pouvoir d'achat et du pouvoir de vivre. La prime d'activité ne donne pas les mêmes droits et n'a pas les mêmes effets qu'une augmentation de salaire ; elle n'entre pas dans le calcul de la retraite ni des allocations chômage, et ne contribue pas non plus à les financer. Il s'agit donc d'une prestation sociale financée par l'impôt : c'est une manière d'acter la rémunération insuffisante du travail plutôt que d'y remédier et de s'attaquer au dumping social qui sévit dans notre pays, en Europe et dans le monde. Nous devons essayer au contraire d'affronter ce problème.
Le partage des richesses et la hausse des salaires doivent être mis à l'ordre du jour : tel est sans doute le sujet central qui occupait celles et ceux qui se sont mobilisés ces derniers temps. J'avais proposé dans un amendement examiné en commission que cette question soit traitée dans le rapport qui doit être remis. J'ai le regret de constater que cet amendement a disparu entre la commission et la séance : c'est franchement dommage, parce que cela fait pleinement partie du débat. L'article 45 n'aurait pas dû permettre d'écarter cet amendement de notre discussion.