Ce projet de loi imprévu résulte des mauvais choix effectués depuis dix-huit mois, que ce soit dans le budget de l'État ou dans celui de la sécurité sociale. Nous les avons combattus, nous avons essayé de les amender, de les infléchir, car ils témoignent de l'accélération libérale conduite par Emmanuel Macron et votre majorité depuis votre arrivée au pouvoir.
Cette accélération libérale s'est traduite par des mesures d'une grande brutalité qui ont provoqué, in fine, la colère sociale qui s'est manifestée ces dernières semaines dans tout le pays. Cette colère était déjà présente ; elle avait cherché à s'exprimer de différentes façons. Vous avez dû admettre, pour finir, que vous ne pouviez pas aller au bout de vos intentions.
Cette colère procède d'une aspiration réprimée à la justice sociale et fiscale, elle appelle à une profonde réorientation politique, à un changement de cap. Or, dès le départ, le Premier ministre et le Président de la République ont affirmé qu'il ne fallait surtout pas changer de cap. C'est bien ce que traduit ce projet de loi : vous ne sortez nullement du carcan libéral.
Le seul début de concession que vous faites, c'est le renoncement à la hausse de la CSG pour une partie des retraités. Cette mesure était largement demandée par les retraités : c'était une revendication massive. Mais, en matière de pouvoir d'achat, le compte n'y est pas, ni pour les retraités ni pour tous ceux qui nourrissent cette aspiration légitime.
Avec ce projet de loi, au fond, vous faites tout pour contourner la nécessaire augmentation du SMIC et des salaires. Nous trouvons cela à la fois inefficace et injuste. Il faut effectivement rémunérer le travail, et pour cela, la solution, c'est d'augmenter les salaires, dans toute leur amplitude : non seulement les salaires mensuels, mais les revenus de remplacement versés tout au long de la vie par la protection sociale, alimentée par les cotisations sociales.
Telles sont les mesures qui devraient, selon nous, être mises à l'ordre du jour – ce que vous refusez de faire, évidemment. Vous refusez de chercher l'argent là où il est, c'est-à-dire sur les bénéfices et les dividendes, qui permettraient pourtant de financer les mesures de pouvoir d'achat, de pouvoir de vivre, dont j'ai parlé. Vous refusez d'organiser le budget autrement, vous refusez d'en faire un budget de justice sociale.
Voilà donc pourquoi le groupe de la Gauche démocrate et républicaine ne peut pas se joindre à vous pour voter ce projet de loi : nous voterons contre. Nous aurions aimé pouvoir voter des mesures d'amélioration significatives, mais nous ne voulons pas entretenir la confusion en accréditant l'idée que ce projet de loi répondrait aux attentes des Français.
Le 18/02/2019 à 13:51, JJR24 a dit :
Bonjour,
Comment dire!...Même si vous n'en avez rien à faire! Je vous présente un cas concret:
Veuf, Retraite FPH: 1077.20€; Retraite privée et réversion: 299€;
Bien entendu, je paye CSG/CRDS sur cette retraite: il ne faut pas dépasser 1400€ brut/mensuel! Dixit la CPAM?
Conclusion: l'état récupère des sous sur le dos de feu ma femme! Morte suite à un cancer!!!!!!!!!!
Cordialement. JJR
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