Mme Dalloz a parfaitement exposé les motivations de mon amendement CF19, qui soulève la question extrêmement importante – et d'actualité – de la reconnaissance de la Nation à l'égard de nos policiers, qui se sont montrés exemplaires au cours des graves événements auxquels notre pays s'est trouvé confronté en cette fin d'année, qu'il s'agisse de l'attentat de Strasbourg ou des manifestations ayant lieu depuis le mois de novembre. Au moment où des mesures sociales sont prévues pour répondre aux revendications exprimées par une partie de la population, nous devons également prendre en compte les revendications légitimes des personnels de nos forces de l'ordre, parce que cela correspond à une dette qu'a l'État envers eux, et qu'il serait illégitime de laisser s'accumuler indéfiniment.
En outre, ne rien faire met en péril les capacités opérationnelles de nos forces de l'ordre, car en vertu d'un système pervers, le stock constitué par les heures supplémentaires non payées ne peut être récupéré par chaque agent qu'en fin de carrière, ce qui contraint des milliers de policiers à partir en retraite un, deux ou trois ans avant le terme prévu : de ce fait, les augmentations d'effectifs annoncées se trouvent totalement effacées, ce qui est totalement stupide d'un point de vue opérationnel.
En tout état de cause, le simple souci de témoigner de notre reconnaissance unanime à l'égard des professionnels des forces de l'ordre – à plusieurs reprises, nous nous sommes levés sur tous les bancs de l'hémicycle pour leur rendre hommage – doit nous conduire à faire en sorte de trouver une solution pour que les heures supplémentaires qui leur sont dues – pour un montant que le ministre de l'intérieur, répondant hier à ma question, a évalué à 270 millions d'euros, soit bien plus que le montant de la prime annoncée par le Gouvernement, qui ne représente que 10 % du total – leur soient enfin payées.