Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mercredi 19 décembre 2018 à 16h25
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

J'ai affirmé précédemment que la part des salaires dans la valeur ajoutée avait baissé dans le pays. Elle a pratiquement perdu 10 points entre 1981 et aujourd'hui. C'est bien là que se situe le problème : dans une économie qui n'a jamais produit autant de richesses, le travail est insuffisamment rétribué par rapport au capital.

Ce n'est pas la prime d'activité qui peut y remédier, car nous la payons nous tous, et non la seule valeur ajoutée. Je vous rappelle ensuite que contrairement à des salaires, la prime d'activité n'offre pas de droits supplémentaires à la retraite ou au chômage. Enfin, elle ne joue pas sur le partage des richesses.

Pour toutes ces raisons, nous proposons par l'amendement CF33 d'agir sur la seule arme de l'État en matière de salaires, le SMIC, en le portant à 1 400 euros par mois de façon à produire ce choc de partage des richesses et de pouvoir d'achat.

À ceux qui nous opposeraient que ce serait un choc trop important pour l'économie, je réponds qu'au lieu de distribuer 40 milliards d'euros à toutes les entreprises, sans aucune contrainte, pour des gains extrêmement faibles en matière d'emploi – il y en a eu tout au plus 100 000, et sur plusieurs années –, nous pourrions flécher ces aides vers des secteurs soumis à une forte concurrence, ou qu'il faudrait aider à passer cette étape en attendant que l'effet macroéconomique se fasse sentir.

Vous constatez que nous proposons une autre politique : pour nous, dans ce pays, les gens travaillent assez, mais ne sont pas payés assez.

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