Intervention de Ugo Bernalicis

Réunion du mercredi 19 décembre 2018 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Il y a quand même un problème. Vous l'avez bien identifié, et j'espère y être pour quelque chose. On va traiter à part les personnes physiques, qui devront s'adresser au tribunal situé à côté de chez elles mais, pour contester l'injonction de payer, il faudra nécessairement aller devant la juridiction spécialisée.

Même s'il y a des cas où l'on peut procéder sans audience, à la va-vite, pour accorder un délai de paiement, le fait de voir le juge est aussi un moyen pour le débiteur d'exposer d'autres problématiques dont il n'a pas osé parler jusque-là, parce qu'il est vulnérable, en détresse, et qu'il n'imagine pas pouvoir obtenir autre chose qu'un délai de paiement. C'est aussi au juge de soulever d'autres moyens qui peuvent conduire, par exemple, à proposer l'annulation d'une partie de la dette. C'est la raison d'être de la justice de proximité, qui est là pour protéger les plus vulnérables.

Il y a donc quelque chose à revoir : je ne pense pas qu'il faut procéder sans audience quand la demande tend uniquement à l'obtention d'un délai de paiement – on ne sait pas si c'est vraiment le cas, car la personne peut ne pas avoir osé demander davantage. Il est bon que le juge d'instance, de proximité, puisse vérifier ce qu'il en est.

J'ajoute qu'il ne s'agit pas de la totalité des injonctions de payer, mais d'un contentieux représentant 25 000 ou 30 000 contestations – je n'ai plus le chiffre précis en tête.

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