Vous nous interrogez sur le carnet numérique et sur l'audit énergétique qui viserait, au-delà du DPE, à permettre une programmation des travaux. J'aurais tendance à dire que ce sujet ressemble à ce que nous avions appelé en son temps le passeport rénovation, qui est à l'oeuvre dans quelques territoires. Clarifions les outils ! Lorsque l'on remet le citoyen et l'usager au coeur du système, la différence entre le carnet numérique, l'audit énergétique approfondi et le passeport rénovation n'est pas claire. C'est déjà complexe pour nous tous ici, qui sommes des initiés. Essayons de choisir parmi ces outils.
En outre, je regrette que la généralisation du carnet numérique ait été reportée assez loin dans le temps – même si j'entends les propos de Christophe Boucaux. Il est certain qu'il peut se déployer par la pratique. Partons de la dizaine d'expérimentations qui a été menée ces dix-huit derniers mois pour que, dans la traduction réglementaire de l'outil, l'on fasse un simple creuset assez général et que l'on laisse les multiples initiatives assez satisfaisantes qui se sont déployées vivre leur vie. Bref, ne bridons pas trop les initiatives privées, qui ont déjà montré leur grande qualité.
Concernant la place des territoires, je ne peux qu'encourager ce que vous dites et confirmer que ce point n'a pas été suffisamment travaillé. Faisons encore davantage remonter tout ce qui existe sur le territoire, parce qu'il y a des très bonnes choses. Essayons de mieux faire parler ensemble les ambitions nationales et les réalisations des territoires.
J'imagine que Christian Morougane répondra plus particulièrement à la question de l'accès aux travaux des plus précaires. Je signale simplement à la représentation nationale qu'au titre du Plan bâtiment durable nous travaillons à des rapprochements entre industriels de la filière des travaux de rénovation énergétique pour que certains puissent développer ensemble des offres solidaires sur des volumes restreints d'offre. En trouvant les partenariats entre des professionnels qui accepteraient de mettre en oeuvre ces offres et des industriels, il faudrait que nous parvenions à des coûts maîtrisés qui seraient complémentaires de l'accompagnement que l'ANAH développe à l'égard des ménages les plus fragiles.