Intervention de Pascal Roger

Réunion du jeudi 29 novembre 2018 à 10h30
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Pascal Roger, président de la Fédération des services énergie environnement (FEDENE) :

Nous évoquions tout à l'heure la difficulté de comprendre ce qu'est un DPE. En fait, nous constatons que beaucoup de personnes ne connaissent pas leur consommation. Dès lors, le carnet numérique devrait être conçu comme un outil très simple, avec les mesures des consommations historiques et quelques informations sur le bâtiment et la zone géographique. Il permettrait ainsi de comparer sa consommation avec celle de bâtiments qui présentent les mêmes caractéristiques, donc d'évaluer le potentiel d'économies de son bâtiment. En l'occurrence, les bâtiments les plus consommateurs sont ceux qui présentent le plus gros potentiel d'économies au moindre coût.

Pour beaucoup, la véritable incitation à se lancer dans une opération d'économie d'énergie n'est pas la perspective d'amélioration du confort ou du patrimoine : c'est une économie tout simplement monétaire. Nous devons donc calibrer nos offres pour garantir que la facture énergétique sera légèrement diminuée – a fortiori dans un contexte d'augmentation du coût de l'énergie. Le CEE est un très bon système. Il faut simplement le piloter en fonction des résultats. Il ne suffit pas de regarder les mégawattheures théoriques, les mégawattheures « cumulés actualisés », également appelés « cumac » : il faut aussi regarder les mégawattheures réels. En l'occurrence, il serait intéressant de mesurer la performance énergétique réelle des CEE et d'identifier les opérations qui fonctionnent, celles qui ont besoin d'être plus aidées et celles qui ont moins besoin de l'être.

C'est un changement de paradigme, et l'administration n'est pas nécessairement outillée en conséquence. Aussi faudrait-il imaginer de nouveaux moyens. En tout cas, il existe une somme d'argent tout à fait considérable qui, si elle était bien utilisée, générerait demain des économies qui permettraient de financer d'autres opérations. Nous appelons de nos voeux l'entrée dans ce cercle vertueux, en franchissant progressivement les étapes. Le seul reproche que je ferai à la loi ÉLAN est d'avoir fixé un objectif de 40 % en 2030. C'est un objectif cash out. Les gens attendront le plus tard possible pour l'atteindre, à condition que les pénalités soient très élevées qui plus est. Je pense qu'il y a une place pour lancer une démarche vertueuse et spontanée de la part des acteurs concernés.

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