Si élargir la notion d'assainissement à certains écoulements d'eaux pluviales est le bon sens même, je prends d'abord la parole pour, à partir de cet exemple d'élargissement des compétences des communautés de communes – en l'occurrence, tout à fait fondé – , m'interroger sur le détricotage systématique des compétences communales au profit des communautés de communes et des agglomérations.
Les technocrates n'ont qu'un mot à la bouche : l'intercommunalité. Ils veulent en finir avec nos communes, nos bonnes vieilles communes, vestiges d'un temps que nos élites veulent voir oublié. Ces élites naviguent sans cesse entre paternalisme et mépris à l'égard de ces petits élus, qui seraient incapables de penser par eux-mêmes.
Aujourd'hui, les maires vivent sous les diktats de la loi NOTRe de 2015 qui les dépouille de leurs prérogatives. Ils doivent se battre pour garder un bureau de poste ou un hôtel des impôts et finiront, s'ils n'y prennent garde, par n'être plus que les gardiens des registres de l'état civil : on décidera pour eux de leur plan local d'urbanisme comme on accordera en leur nom les permis de construire.
On moque et on brocarde nos traditions quand, au-delà de leurs sensibilités, les maires incarnent l'attachement à notre pays, à son histoire et à son patrimoine. Aussi ont-ils besoin qu'on les traite avec respect, eux qui défendent notre France rurale et provinciale, nos villes, petites et moyennes, notre pays et sa façon de vivre.
Si les maires sont persuadés qu'ils doivent se regrouper, ils ne veulent pas, ils ne veulent plus qu'on le leur impose.